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Session du GIEC pour approuver le sixième rapport sur les bases scientifiques physiques du changement climatique

2021-08-09. Du 26 juillet au 6 août 2021, j’étais membre de la délégation canadienne lors de la révision du résumé à l’intention des décideurs du sixième rapport d’évaluation du GIEC sur les bases scientifiques physiques du changement climatique.

Cette 54ème session du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) avait comme objectif principal la révision ligne par ligne d’une ébauche du résumé à l’intention des décideurs produite par les auteurs du groupe de travail 1 du GIEC.

Panmao Zhai, coprésident du groupe de travail 1 du GIEC, tenant le maillet dans sa main pour annoncer l’approbation d’une phrase du résumé à l’intention des décideurs. Crédit photo: IISD Earth Negotiations Bulletin.

En raison de la pandémie mondiale de la COVID19, l’ensemble des travaux se sont effectués de façon virtuelle sur la plateforme Zoom.Les deux coprésidents du groupe de travail 1, Panmao Zhai (Chine) et Valérie Masson-Delmotte (France) ont alterné à la direction des travaux de révision et approbation, ligne par ligne, du résumé à l’intention des décideurs.

Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du groupe de travail 1 du GIEC, tenant le maillet dans sa main pour annoncer l’approbation d’une phrase du résumé à l’intention des décideurs. Crédit photo: IISD Earth Negotiations Bulletin.

Contrairement à une réunion en présentiel où l’emploi du fuseau horaire local de la ville où se tient la réunion permet de faire coïncider les heures de rencontre avec les heures de clarté, aucun fuseau horaire ne s’imposait comme un choix naturel pour une réunion virtuelle avec des participants en provenance de 195 pays. La solution de compromis adoptée fut d’employer deux horaires distincts pour chacune des deux semaines. Pour le fuseau horaire de Rimouski (HAE = UTC -4), les réunions se sont tenues entre 5h00 et 18h00 la première semaine et entre minuit et 13h00 la deuxième semaine. De longues journées de travail avec beaucoup de caféine, surtout la deuxième semaine…

À l’invitation d’Environnement et Changement Climatique Canada, je me suis joint à la délégation canadienne de 12 personnes pour participer à cette session du GIEC. Il s’agissait de ma deuxième participation à une telle réunion du GIEC, car j’avais également fait partie de la délégation canadienne en 2019 lors de l’approbation du rapport spécial du GIEC sur l’océan et la cryosphère.

Au cours de la session d’approbation du résumé à l’intention des décideurs, chacune des délégations nationales offre des suggestions soit pour clarifier le texte, vérifier si le bon degré de confiance a été attribué à une phrase ou un segment de phrase, suggérer des améliorations aux figures, etc. Les auteurs scientifiques du rapport prennent note de ces suggestions, puis délibèrent entre eux et elles avant de répondre en disant s’ils sont favorables ou non aux propositions de changements. En bout de ligne, les auteurs scientifiques ont le dernier mot sur la rédaction finale, mais doivent expliquer pourquoi ils/elles refusent telle ou telle suggestion des délégations nationales.

Capture d’écran après l’approbation du rapport le 6 août 2021. Capture d’écran : Denis Gilbert

Hausse du niveau de la mer

Puisque je demeure dans une ville côtière (Rimouski) sujette à l’assaut féroce de fortes vagues qui coincident parfois avec de fortes marées météorologiques, la thématique de la hausse du niveau de la mer me préoccupe particulièrement. J’en ai d’ailleurs parlé la journée même (9 août 2021) de la sortie du rapport du GIEC lors d’une entrevue sur ICI-Première à l’émission d’Est en Est ainsi qu’au Téléjournal Est-du-Québec. Comme le montage du reportage à la télévision a malheureusement tronqué une partie des informations chiffrées que j’avais fournies au sujet de la hausse projetée de la hausse du niveau moyen mondial de la mer, je me reprends ici.

Dans le sixième rapport d’évaluation du GIEC sur la science physique, par rapport au niveau moyen mondial de la mer sur la période 1995-2014, on projette une hausse du niveau de la mer située

  • entre 28 cm et 55 cm en 2100 selon un scénario de très faibles émissions de GES (SSP1-1.9)
  • entre 44 cm et 76 cm en 2100 selon un scénario intermédiaire d’émissions de GES (SSP2-4.5)
  • entre 63 cm et 101 cm en 2100 selon un scénario d’émissions très élevées de GES (SSP5-8.5).
  • De plus, en raison de profondes incertitudes scientifiques sur les mécanismes qui pourraient entraîner une forte accélération de la fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique, on ne peut exclure la possibilité d’une hausse du niveau moyen mondial de la mer de 2 m en 2100 et de 5 m en 2150.

Augmentons nos chances d’éviter de tels scénarios catastrophiques de hausse du niveau de la mer en réduisant rapidement et drastiquement la combustion de carburants fossiles !

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